Parc Lhasa de Sela

LE RAYONNEMENT DE LA MUSIQUE DE LHASA

En 1991, Lhasa de Sela est venu à Montréal visiter ses trois sœurs qui étudiaient à l’École Nationale de Cirque. Elle a décidé d’y rester, après avoir succombé au charme de cette ville nord américaine foisonnante, francophone et cosmopolite.

Ceux qui ont eu l’occasion de voir Lhasa de Sela chanter à ses tous débuts dans les bars de la ville en gardent un souvenir ému. La Llorona, son premier album qui s’est mis rapidement à tourner en boucle dans les cafés de la métrople, a été bricolé dans un petit appartement du Plateau. Il a connu un rayonnement inattendu et spectaculaire ici, en France, puis à travers le monde.

L’album The Living Road est sortit en 2003 et a été acclamé par la critique internationale : « meilleur album des Ameriques » par la BBC music Award en 2005 » 3e meilleur album world de la décennie 2000-2010 par le Times de Londres pour ne nommer que ceux là). Les concerts de Lhasa sur cette tournée se sont joués à guichet fermés et - hors festival- ses concerts ont attirés : 8400 personnes à Paris 4000 à Lisbonne 5000 à Bucarest (en 1 seul concert !), 3800 à New-York , 2400 à San-Francisco, 2400 à Berlin), 2000 à Barcelone 6000 à Montréal ,2400 à Bruxelle etc…

Le dernier album éponyme sorti en 2009 s’est vendu, avec très peu de promotion (et sans tournée) à plus de 100 000 exemplaires. Il a eu un superbe succès d’estime (4**** dans plusieurs journaux et revues musicales d’Angleterre etc).

Au total Lhasa a vendu plus de 1 million d’albums à travers le monde. Lorsqu’elle nous a quitté le 1er janvier 2010, son départ a été salué par la presse internationale : des « unes » de journaux ont été publiés au Québec (plusieurs), en France (Libération) et au Portugal (sur les 2 plus grands quotidiens nationaux) et de longs et vibrants hommages lui ont été rendus dans les pages du NY Times, du Monde , du Figaro, du Guardian (UK), du Independant (UK), du El Mundo (Espagne), de L’Orient du Jour (Liban), d’El Sol (Mexique) , de Spiegel (Allemagne) et dans bien d’autres journaux. …

LHASA ET LE MILE END

Le rayonnement international qu’a connu la carrière de Lhasa n’a jamais altéré son histoire d’amour avec Montréal et avec ce qui est devenu au fil des ans … son quartier adoré : le Mile-End. Lhasa a toujours revendiqué son appartenance au Mile End et elle était très appréciée par les gens du quartier. Elle s’est aussi beaucoup impliquée, notamment pour défendre la vocation culturelle du Rialto avant qui ne soit réhabilité.

L'enracinement était une quête majeure de la vie de Lhasa. Montréal a été pour elle un véritable lieu d’adoption, un port d’attache élu parmi tous les autres, une ville qui l’a accueillie à bras ouvert après une enfance et une jeunesse bohème sur les routes des Etats Unis et du Mexique. Elle s’y est établit de 1991 à 1999, elle l’a quitté en 2000 et pour y revenir en 2002, plus convaincue que jamais de son appartenance à la métropole. Elle y est demeuré jusqu’à la fin de sa (trop courte) vie.

Lhasa est une des rares artistes à avoir établi des ponts entre les communautés francophones, anglophones et les autres communautés linguistiques de Montréal. Même si l’anglais était sa langue maternelle elle y a appris le français avec tant de soin qu’elle a fait rayonner cette langue à travers le monde (Pour l’anecdote, Bernard Cherez, directeur de la programmation musicale de France Inter, a dit un jour à propos de La Marée Haute : «c’est quand même dingue qu’une des plus belles chansons de la langue française ait été composée par une américaine»!)

Nous pensons qu’il est de notre devoir de se souvenir, par la nomination de ce parc situé au cœur du quartier qu’elle avait adopté, de cette très grande artiste étant venu s'établir au Québec. Son indéniable talent, la force de ses chansons, ses prestations exceptionnelles, la radicale authenticité de sa démarche, ont contribué à faire fleurir le paysage artistique de notre métropole et nous pensons que sa mémoire inspirera de manière positive et profonde les générations futures.