Arrêtons la peche de fond dans la FRA du Golfe du Lion!

Les zones de restriction des activités de pêche (FRAs) sont un outil essentiel pour le rétablissement des populations de poissons et la protection d’écosystèmes marins vulnérables tels que les récifs coralliens en eau profonde, les cheminées hydrothermales et les suintements d’eaux froides. Depuis 2005, neuf FRA ont été instaurées en Méditerranée.

Celle du golfe du Lion, créée par la Commission générale des pêches de Méditerranée (CGPM) en 2008 dans le but de préserver les reproducteurs de merlu et d’autres espèces, est unanimement considérée comme un échec patent pour une raison très simple : l’effort de pêche y a été maintenu au niveau de celui de 2008. Douze ans plus tard, le merlu est au bord de l’effondrement sur tout le golfe du Lion, le volume de captures est le double de la biomasse du stock reproducteur et 90 % des femelles et 41 % des mâles capturés sont des juvéniles. Et la fermeture de la FRA six mois par an, instaurée par la France en 2019 dans le cadre du plan de gestion pluriannuel en Méditerranée occidentale, est très insuffisante pour protéger les écosystèmes vulnérables, préserver les reproducteurs et contribuer au rétablissement des stocks clés du golfe du Lion.

À l’opposé, la FRA de Jabuka/Pomo créé en 2017 en Mer Adriatique, une zone surexploitée de longue date par les chalutiers de fond, est reconnue comme un modèle de réussite. Elle comprend une réserve intégrale où les pêcheries démersales sont interdites et une zone tampon dans laquelle l’effort de pêche a été réduit de moitié. Dix-huit mois après sa mise en place, la biomasse du merlu s’y est multipliée par 2,5 et celle de la langoustine a doublé. Cette FRA bénéficie du soutien des pêcheurs et constitue l’exemple même de ce qui peut être fait pour redresser des stocks surexploités et endommagés.